
Se battre pour ses convictions malgré les détracteurs. Marcher longuement sur un sentier vers une prairie ensoleillée. Éviter et s’obstiner, guider par l’espoir et le rêve. Éviter de basculer de droite et de gauche vers de sombres pensées obscures. C’est la philosophie, la motivation, la raison d’être de notre élevage.
Bien sûr, la sensibilité humaine, ses émotions plongent souvent vers les abîmes. Comment supporter la méchanceté, l’indifférence, le mépris lorsqu’on est seul face aux menaces d’hommes et de femmes qui n’ont que ces adjectifs à proposer. Le mal est souvent dominant, mais le bien résiste et sort vainqueur de cette petitesse d’esprit.
Nous sommes avant-gardistes, nous savons ce qui est bon. Le moment présent, nous sommes incompris, abandonnés sur le côté. Heureusement qu’au loin des personnes réfléchis ont la connaissance et l’intelligence d’agir et d’encourager ce qui est essentiel.

Une belle rencontre avec le cameraman. Il a pu capter de nombreuses vidéos et images d’une grande beauté et richesse sur le patrimoine, nos animaux et les beaux paysages du pays d’Armagnac. Avec son drone professionnel, le nôtre est bien petit, petit, il a réalisé des prises de vues saisissantes et de toute beauté.
Sandrine Arciset, ambassadrice de la Fondation du Patrimoine. Elle est venue interviewer le représentant de là l’Uby des Moutons. Un moment assez exceptionnel, Sandrine a les animaux et la nature en elle. Elles les attirent, et bonne comédienne nous a mis dans une situation burlesque. Surtout lorsque nous devions déplacer le troupeau vers l’église de Tavernes à l’exploitation. Nos mères ne voulaient pas quitter le lieu, préférant rester avec leurs petits. Un brouhaha de cris d’agneaux et de brebis, une atmosphère de contradiction, non les brebis ne voulaient pas faire l’effort de complaire à la caméra. Sandrine Arciset nous a proposé de revenir avec les animaux de la 8, un plaisir de la revoir.
Le professeur Denies confirme l’intérêt d’encourager les éleveurs qui continuent à valoriser les animaux de ferme en voie d’extinction. Toutes les idées qui vont dans ce sens sont récompensées par la fondation du patrimoine. Ils ont leur place dans nos prairies et font belle figure au côté de monuments historiques.
Le professeur Denies affirme que seule la brebis landaise a pu échapper tout au long des siècles aux mélanges des races. Il faut absolument garder ses qualités génétiques, car qui sait un jour, nous aurons besoin de sa rusticité à toute épreuve.
Célia Véro, directrice générale de la Fondation du Patrimoine, quant à elle, ne peut dissocier, mais bien au contraire associer les différents patrimoines. La conservation du patrimoine bâti n’est pas le seul objectif de cette fondation qui met tout en œuvre afin d’encourager les élus à respecter ses monuments, mais aussi les éleveurs qui conservent des races oubliées.
C’est avec beaucoup d’émotion que je suis intervenu face à ce troisième prix. Mon objectif est simple, tout faire afin de mettre en valeur la brebis landaise. Lorsque je suis face à l’indifférence, le mépris, une médiocrité d’esprit, ce n’est pas ma personne qui est visée, mais bien la nature, sa biodiversité et ces belles brebis landaises. Elles sont présentes, généreuses, pour donner une valeur ajoutée aux prairies qu’elles pâturent à leur environnement. Elles travaillent sans relâche afin de continuer à vivre, afin d’exprimer leur qualité gustative hors norme, je ne suis que leur berger.